dimanche 1 mai 2011

Victime de cyberintimidation par sa meilleure amie


28 avril 2011 à 14:47


Justine Williams a 13 ans. À onze ans, elle remportait une bataille contre le cancer, après y avoir laissé une jambe. La vie a repris son cours normal jusqu’en février dernier, alors que des textos de menaces ont commencé à déferler dans sa messagerie.


C’est peut-être son combat contre le cancer alors qu’elle était si jeune qui a appris à Justine à ne pas se laisser abattre par l’adversité, même quand elle a peur. Imaginez si vous receviez entre trois à cinq textos anonymes chaque jour, des messages qui affirmeraient «Je vais tuer tous tes animaux», «Je vais mettre une bombe dans ta cour», «Je vais te violer» et qui avec le temps deviendraient de plus en plus vulgaires et méchants. C’est ce qu’a vécu Justine et qui a fini par lui faire tellement peur qu’elle ne voulait plus aller à l’école.

Justine Williams et ses parents, lors d’une entrevue donnée à une chaîne de télévision américaine.

En l’entendant répéter si souvent qu’elle ne se sentait pas bien – un bon prétexte pour éviter d’aller à l’école quand on vient de vaincre un cancer – la mère de Justine aussi a pris peur, croyant que c’était la maladie qui revenait s’acharner sur sa fille. Puis Justine a décidé de ne pas se laisser faire et de se battre. Elle a finalement parlé avec sa mère de la cyberintimidation qu’elle subissait. Sa mère a immédiatement contacté la police locale (la famille habite dans le Massachusetts) et c’est ainsi que Justine a appris que la personne qui la harcelait ainsi n’était nulle autre que… sa meilleure amie.
L’enquête a dévoilé que cette «meilleure amie» (son nom n’a pas été dévoilé) passait par un site web pour faire ses appels et masquer son identité et qu’elle poussait même le sadisme jusqu’à envoyer ses textos (la police en a dénombré 90 en tout) tout en «skypant» avec Justine, question de pouvoir observer sa réaction quand elle les lisait.
Le rapport d’enquête ne dit pas ce qui a poussé l’amie de Justine à agir ainsi. Le procureur local a quant à lui décidé de la punir en l’obligeant à suivre dix sessions avec un conseiller, à accomplir vingt heures de travail communautaire et à envoyer une lettre d’excuses à Justine. Le père de cette dernière trouve que c’est là une peine bien légère : «Si vous ou moi avions fait ce genre de menaces envers quelqu’un, on serait en prison, a-t-il déclaré à la presse. Si cette fille agit comme ça au primaire, qu’est-ce que ce sera quand elle sera au secondaire ?»
La question est posée : quelle est la meilleure punition pour la cyberintimidation ?


Keeley Houghton, 18 ans : la première Britannique à être incarcérée suite à de la cyberintimidation.

En août 2009, Keeley Houghton, une Anglaise de 18 ans, a été condamnée à trois mois de prison dans une institution pour jeunes délinquants après avoir publié des menaces de mort sur Facebook contre une jeune fille qu’elle harcelait depuis l’âge de 14 ans.
En janvier dernier, Matthew Riskin Bean, 20 ans, a été condamné à 45 jours de prison pour avoir envoyé à un directeur d’école une photo du pénis d’un jeune garçon de 13 ans afin d’humilier ce dernier.
En novembre 2010, un avocat, Raphael Golb, a été condamné à six mois de prison pour avoir utiliser de fausses identités en ligne dans le but de harceler et discréditer un spécialiste et collègue de son père.
En avril 2010, un juge a condamné à dix-huit mois de détention dans un centre communautaire et à 200 heures de bénévolat un homme qui avait envoyé cinq textos de menaces à son ami quelques heures avant que ce dernier ne mette fin à ses jours alors qu’il n’avait que 17 ans.


Megan Gillan, 15 ans. Elle se tue pour fuir la cyberintimidation que lui font subir des filles de son école.

Megan Gillan, elle, avait 15 ans quand elle s’est suicidée suite au harcèlement et à l’intimidation (cyber ou pas) que lui faisaient vivre quelques jeunes filles de son école. Ces dernières n’ont jamais été accusées de quoique ce soit.
Une étude britannique a récemment démontré que près de 40 % des jeunes âgés entre 14 et 16 ans ont déclaré avoir été victimes de cyberintimidation. Les problèmes de harcèlement et d’intimidation n’ont rien de nouveau. Ce qui est nouveau c’est que grâce à l’internet et aux nouvelles technologies, on ne peut plus laisser ces fléaux au pas de notre porte quand on revient chez soi. Ils pénètrent chez nous, nous suivent nuit et jour.


Croquis de Jean-François Champagne, soupçonné de de harcèlement et de menaces de mort sur Twitter. Illustration : Mike McLaughlin.

Et ce problème n’existe pas que dans les écoles, comme l’a prouvé il y a peu l’arrestation de Jean-François Champagne, 21 ans, accusé de harcèlement criminel et de menaces envers plusieurs personnalités québécoises. Ce sera intéressant de voir la punition que recevra celui qui a sévi sur le cyberespace sous le nom de «jeffsabres» et qui a été mis en liberté conditionnelle jusqu’à sa deuxième comparution, le 13 mai prochain.

Source : http://www.synchro-blogue.com/synchro/2011/04/victime-de-cyberintimidation-par-sa-meilleure-amie.html

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