mercredi 6 avril 2011

Nathalie Simard- BRISER LE SILENCE




Entrevue avec Nathalie Simard- TVA


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Plusieurs autres vidéos sur le sujet sont cités dans la section « Vidéos WEB ».
 
 








 

Nathalie Simard se livre


Mise à jour le vendredi 27 mai 2005 à 9 h 23
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C'est avec aplomb que Nathalie Simard a donné, à sa demande, une entrevue exclusive au réseau TVA, même si la jeune femme a versé des larmes à quelques reprises. Pour la première fois, elle a parlé des agressions dont elle a fait l'objet dans sa jeunesse de la part de son gérant, Guy Cloutier.


La chanteuse, qui a été agressée pendant 7 ans, n'avait que 11 ans au moment des premières agressions. 

Elle dit avoir brisé le silence pour sa fille et par besoin de se libérer.

Elle n'a pas porté plainte auparavant, explique-t-elle, parce qu'elle avait peur de Guy Cloutier et qu'il la dominait.

S'il n'y avait pas eu d'enregistrement incriminant lorsqu'elle a confronté Guy Cloutier, elle n'aurait pas pu le dénoncer, affirme-t-elle. « Il m'aurait détruite. »

S'adressant aux victimes de pédophilie, Mme Simard a insisté sur l'importance de dénoncer les agresseurs, se disant très fière de la justice et du travail des policiers. Elle veut d'ailleurs consacrer une partie importante de son énergie à aider les victimes de pédophilie et aussi à sensibiliser la population « à cet énorme problème ». 

Les 100 000 $ qu'elle a touchés pour l'entrevue seront entièrement versés à la fondation qu'elle entend créer.

Revenant sur les montants qu'elle a reçus de son ancien impresario pendant 10 ans, elle soutient n'avoir jamais fait de chantage et n'avoir jamais voulu monnayer son silence.

Une sentence assez sévère?

« Il n'y a pas une sentence qui va me redonner ma vie de petite fille. Il n'y a rien qui peut racheter ça », a commenté Mme Simard en se référant à la peine de 42 mois à laquelle Cloutier a été condamné en décembre dernier. 

Elle soutient n'avoir jamais parlé à quiconque des agressions avant de les déclarer aux policiers. C'est la culpabilité qui l'a empêchée d'en parler à ses parents, qui avaient une confiance aveugle envers le gérant de leurs enfants.

Au sujet des deux filles de Guy Cloutier, surtout Véronique, avec qui elle n'a plus de contact, mais qu'elle a déjà décrite comme une soeur, elle dit éprouver de la compassion, du respect, rappelant qu'elles n'y sont pour rien.


Plus tôt cette semaine, Nathalie Simard a déposé une poursuite en dommages de 1,2 million de dollars contre Guy Cloutier. 

Celui-ci purge présentement sa peine d'emprisonnement à l'Établissement Saint-François, à Laval, après s'être reconnu coupable de cinq des neuf chefs d'accusation qui pesaient contre lui.

La vie de l'artiste fera l'objet d'un livre écrit par le journaliste Michel Vastel pour la maison d'édition Libre expression.

 

Julie Miville-Dechênes raconte les moments forts de l'entrevue de Nathalie Simard.

http://www.radio-canada.ca/audio-video/pop.shtml#urlMedia%3Dhttp://www.radio-canada.ca/Medianet/RDI2/RDI200505262400_1.asx

Julie Marcoux a recueilli les réactions d'autres victimes d'agressions sexuelles à ce témoignage.

http://www.radio-canada.ca/audio-video/pop.shtml#urlMedia%3Dhttp://www.radio-canada.ca/Medianet/RDIBande/RDI200505270500_1.asx

 

Source :

http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Index/nouvelles/200505/26/013-nathaliesimard.shtml

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De l’affaire Cloutier à l’histoire de Nathalie
Entrevue avec Michel Vastel
Par Magdaline Boutros – Semaine du 31 janvier au 6 février 2006
Chroniqueur politique depuis plus de 20 ans, Michel Vastel n’avait pas la tête de l’emploi pour rédiger la biographie de Nathalie Simard. Il ne connaissait rien au show-business et se tenait loin des histoires à sensations. Mais, voilà, on lui a demandé de l’aide et il n’a pu refuser. «Si ce qui est arrivé à Nathalie Simard était arrivé à l’une de mes filles et si elle demandait à quelqu’un de l’aider, j’espère que cette personne dirait oui», argue-t-il. Essuyant au passage nombre de critiques, le journaliste s’est lancé dans cinq mois d’enquête qui ont mené à la publication en novembre dernier du livre Briser le silence.

Depuis, la biographie a battu tous les records de vente au Québec. Plus de 200 000 copies ont été écoulées faisant de Briser le silence le plus grand vendeur de tous les temps dans la province voisine.

Michel Vastel y retrace la vie de Nathalie Simard, sa carrière dans le milieu du show-business, et les agressions sexuelles, psychologiques et financières que son impresario, Guy Cloutier, a perpétrées sur elle pendant plus de 20 ans.

À l’heure où les drames personnels remplissent les tablettes des librairies, nombreux sont ceux qui se sont rués sur la biographie avec le désir à peine voilé de dévorer les récits d’agressions et d’en grignoter les moindres détails vicieux. L’auteur en est à peine ébranlé.

«Ceux qui l’ont acheté pour ça ont sûrement été déçus», se défend-il ajoutant que sur plus de 300 pages, le récit des agressions sexuelles fait à peine 20 pages.

L’auteur réussi en effet avec agilité à contourner le piège du sensationnalisme. L’essentiel du livre met au jour l’incroyable machination qui avait été mise en place pour contrôler la vie de l’artiste et ses recettes financières et retrace l’apport crucial des policiers qui ont mené l’enquête. C’est un travail de journalisme d’enquête, rappelle l’auteur qui était de passage au Club canadien de Toronto la semaine dernière.

Les critiques le poursuivent toutefois. «Ça m’agace, admet-il. Je trouve qu’il fallait rendre justice à Nathalie Simard. Et c’est un bon livre, mais on ne lui rend pas justice. On ne s’est pas intéressé aux intentions réelles de Nathalie Simard ni à la qualité littéraire du livre», soutient le journaliste qui admet avec une touche d’ironie être en train de «refaire son image de chroniqueur politique».

Le plan de Quebecor

La publication du livre s’inscrit dans un «plan», savamment orchestré par Quebecor. L’entreprise a proposé une offre globale à Nathalie Simard comprenant une grande entrevue télévisée à TVA avec Paul Arcand, le lancement du livre chez Libre Expression, et un documentaire diffusé également sur les ondes de TVA. En échange de l’exclusivité que lui réservait Nathalie Simard, Quebecor acceptait de défrayer les frais, vraisemblablement faramineux, d’avocats.

«C’est Jacques Michel, compositeur et chanteur, qui a conseillé à Nathalie Simard d’accepter une offre globale de Quebecor. Ils étaient les seuls à pouvoir faire ça. Ils ont la télé, la maison d’édition, les journaux.» «C’est un choix très conscient qu’elle a fait, défend Michel Vastel. Ce qu’il faut reconnaître, c’est que c’est probablement la meilleure opération qu’elle pouvait espérer en ce sens qu’elle voulait que son histoire soit bien racontée et que ça permette de lancer une opération d’aide aux victimes avec sa Fondation [la Fondation Nathalie-Simard].»

Mais, une fois le silence rompu, à quoi bon continuer de nourrir le public avec son drame?

«Ça a été beaucoup exploité, trop probablement, admet Michel Vastel. Mais c’est terminé. [...] Nathalie Simard ne donnera plus aucune entrevue, elle ne prononcera que des discours pour sa fondation.»

Le phénomène «Nathalie Simard»

Lors de sa conférence au Club canadien de Toronto la semaine dernière, le biographe a souligné l’énorme impact social qu’a créé la sortie publique de Nathalie Simard au Québec.

Pendant les mois qui ont suivi ses premières déclarations publiques, les organismes de soutien aux victimes d’agressions sexuelles ont connu des augmentations fulgurantes des demandes d’aide. La loi du silence était tout à coup brisée. «Beaucoup de gens voulaient parler», souligne Michel Vastel qui a lui-même reçu plusieurs confessions de victimes de pédophiles. Certaines d’entre elles en parlaient pour la première fois.

Le milieu artistique a également été ébranlé par l’enquête menée par Michel Vastel. «Beaucoup d’artistes ont commencé à se poser des questions sur la manière dont leur carrière était gérée», souligne-t-il.

Mais avant tout, Michel Vastel a prêté sa plume à Nathalie Simard pour «lui rendre justice». «Depuis le déclenchement du scandale, on ne parlait que de l’affaire Cloutier, comme si l’événement était que l’abuseur se soit fait pincer. [...] Avec mon livre, mon rêve était que les gens arrêtent de parler de l’affaire Cloutier et parle de l’affaire Simard ou de l’affaire Nathalie.»

Le biographe ne mentionne à aucun moment dans la biographie le nom de l’impresario, pour qu’on l’oublie, pour rendre à Nathalie son histoire.


Source : http://www.lexpress.to/archives/165/

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