mercredi 16 mars 2011

LETTRE À MA MÈRE

Dans mes souvenirs de petite fille, avec mes yeux d’enfant, je garde une image bien précise de ma mère. Pour moi, elle était très importante. Elle était ma gentille maman qui me faisait des bons repas, elle jouait avec moi, m’amenait à mes activités, elle m’aidait pour mes devoirs, mais surtout, elle me réconfortait lorsque ça allait mal, m’encourageait dans mes rêves. Pour moi, elle représentait la joie, une douce chaleur apaisante, mais surtout une présence rassurante. Elle fait elle était, la force. Puis, vers l’age de deux ans mon père nous a quitté ma mère et moi. Malgré tout, elle est restée forte, pour moi. Elle a tout fait pour que je ne manque de rien, elle était là. À cinq ans, elle a rencontrée mon beau père, même si il y avait eu un changement dans sa vie, elle était toujours présente, même si en même temps, tout était différent. Je devais croire innocemment et inconciament qu’elle serait toujours là pour moi, mais encore une fois elle était là. C’est environ vers l’age de onze, douze ans que j’ai senti que ce n’était plus pareil, qu’elle n’était plus pareil. Ma mère, n’était plus comme avant. Elle n’était plus la force que je j’avais besoin. C’est à ce moment que j’ai commencé  à la voir différemment, à vouloir m’éloigner d’elle et chercher la force ailleurs, la force que j’avais toujours eue, qu’elle m’avait donnée. Je lui en ai voulu de ne plus pouvoir être là, de ne plus être comme avant, aussi souriante et active. En fait, je lui reprochait de ne plus être ma mère d’avant. Je voulais ravoir ce qu’elle avait été, pas celle que j’avais devant moi. Je savais que c’était égoïste, mais je m’étais senti démunie, blesser d’une certaine façon et délaisser. Elle n’était plus la même. Je ne comprenais pas et un moment donné, j’ai même cru que j’étais responsable de son état. Ce que j’ignorais à cette époque c’est que les flash-back de ses agressions commençaient à remonter. À l’age de 14 ans je vécus deux séparation celle de ma mère et de mon père avec leur conjoint et conjointe respectif. Entre temps, j’avais compris que la force rassurante de mère, je devais la trouver à l’intérieur de moi. Si je voulais avancer dans la vie, si je voulais être un jour la force de quelqu'un d’autre c’était à moi de trouver les moyens pour l’acquérir. Je crois que c’est à ce moment que j’ai commencé à être plus réceptive à l’état de ma mère. Je commençai à me poser des questions, à faire des liens, à élaborer mes propres théories. Puis un évènement survena. J’avais poser un geste qui avait réveiller d’autres souvenirs qui l’avait ramenés dans le passer. Devant moi, elle se mit à se débattre, frapper, crier et pleuré. Sur le coup j’ai été abasourdi, puis je me suis repris. Je voulais être forte pour ma mère, je voulais comprendre. Elle m’en a parlé sans rentré dans les détails, j’ai donc compris que mes théories étaient exactes, mais jusqu ‘à un certain point. Je pouvais, ne peut et ne pourrai jamais comprendre ce qu’elle a vécu, car je n’ai pas vécu ce qu’elle a vécu. Jusqu’à dernièrement, certaines de ses inaptitudes, de ses actions, de son mode de vie me rendaient très frustré. J’avais l’impression qu’elle faisait rien, mais en fait elle faisait tout pour s’en sortir. Alors, dans ma totale incompréhension de la réalité, j’avais décidé de devenir  plus indépendante, de l’aider dans certaines tâches et même encore, j’asseye de faire de mon mieux, pour elle, pour l’aider, la supporter, pour lui donner un peu de ma force. C’est dommage, j’ai pris pleinement conscience de sa situation dernièrement. Elle ne pourrait plus jamais être comme avant. C’est le fait d’avoir assimiler cela qui a fait en sorte que je me rapproche un peu plus d’elle qu’avant, que je la comprenne plus, que je l’aime plus, mais surtout, que mon admiration pour elle soit encore plus grand. J’ai beaucoup d’admiration pour l’évolution, le travail qu’elle fait sur elle-même et celui dans la vie de tous les jours. Je suis fière des progrès qu’elle a faits, des difficultés qu’elle a surmonté et qu’elle continue de surmonter. La force qu’elle possède, la volonté, de vouloir passer au travers, d’avancer, de continuer ne la rends que plus merveilleuse à mes yeux. Je n’ai pas honte et n’aurai jamais honte de ma mère, car elle est une des personnes la plus courageuse que je connaisse. Personne ne devrait vivre dans le passer, ma mère elle vit avec, mais malgré tout, elle vit le moment présent, elle vit selon ses valeurs, les évènements de sa vie qui l’on marqué, mais elle évolue vers l’avenir, elle avance sur des nouveaux chemins et elle s’ouvre à ce qui s’offre à elle. Le fait d’avoir vécu avec une mère victime d’agression sexuelle a changée ma vie. J’ai peut-être une façon de voir différemment les choses, je l’ignore, mais je l’aime. Je l’aime pour tout ce qu’elle m’a confiée, donnée ou même privée sans le savoir, ce n’est pas de sa faute. C’est sur que j’ai dû et je dois m’adapter. C’est ma mère et j’étais entrain de la perde par mes actions. Je ne comprenais rien à ce qu’elle vivait, alors je m’éloignais d’elle. Je suis contente de m’en être rendu compte à temps, de m’être ouverte à ce qu’elle vivait. En fait, je suis surtout honorée et touchée que ma mère m’ait fait part de ce qu’elle a vécu. Je sais qu’elle ne me dira pas tout, mais au moins cela me donne l’impression qu’elle n’est plus seule à porter le poids de ce qui est arrivé, car personne ne devrait à vivre, à garder et  supporter ce poids tout seul.

                                                            Day, 16 ans

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